le MUSHIN, expliqué par Egami sensei a-t-il été compris?
" Pratiquer sérieusement, avec persévérance pour atteindre l'état du ' Mushin ' ( non ego, esprit sans pensées… ) qui permet au hara de s'ouvrir sur la connaissance".
Cette phrase, ou une phrase assez proche, il me semble, a été prononcé par Egami sensei. Elle est d’ailleurs reprise par de nombreux sites et clubs de karate-do shotokai.
A cet effet, je vous propose une définition ci-après que j’ai pu trouver sur internet de l’état du
MUSHIN :
« Etats de l'esprit: vide, fixe
Mushin
Mushin (無心; Chinois Wu-hsin; traduction "aucune pensée") est un état mental dans lequel on dit que les artistes martiaux très entrainés entrent durant le combat. Le terme est un raccourcit de mushin no shin (無心の心), une expression zen signifiant l'esprit de non esprit. C'est un esprit non focalisé ou occupé par des pensées ou émotions et donc ouvert à tout. Pour l'origine du concept du Mushin, faire une recherche sur Muga-mushin.
Mushin est atteint lorsqu'un combattant ne ressent aucune colère, aucune peur ou aucun ego durant un combat. Il y a une absence de pensée disgressive, et ainsi le combattant est complètement libre d'agit ou réagir face à un adversaire sans hésitation. A ce point, une personne se repose non sur ce qu'elle pense que sera le prochain mouvement mais sur ce qu'elle sent intuitivement.
Un artiste martial devra s'entrainer pendant plusieurs années pour être capable d'entrer dans le Mushin. Cela nécessite du temps pour pratiquer des combinaisons de mouvements et échanges de techniques répétivement plusieurs milliers de fois, jusqu'à ce qu'ils puissent être exécutés spontanément, sans aucune pensée consciente. »
Discussion :
Pour rebondir sur cette voie montrée par Egami sensei, l’état du MUSHIN, de transparence mentale, d’absence de pensée, d’absence d’émotion, de dissolution de l’EGO ou du MOI, peu importe le nom qu’on lui donne, est un état qui doit être installé, non seulement au DO JO (lieu de l’étude de la voie), ou au moment d’un exercice précis, mais prolongé aussi dans la vie quotidienne du pratiquant INSTANT après INSTANT.
Je pense que maintenant, vous pouvez lire à nouveau, l’article « trouver la voie : voir la réalité » dans ce même blog, et vous ferez parfaitement le lien.
Il est redoutablement désoeuvrant et étonnant, que dans tout les sites que j’ai pu visiter sur internet de karaté-do shotokai, et ils sont très nombreux, on ne trouve aucune données pédagogiques concernant la formation des pratiquants à l’atteinte de cet état du MUSHIN ou du non MOI ou du non EGO !
Comme s’il était évident qu’en pratiquant un art martial qui porte le nom de karaté-do shotokai, cet état de libération de l’égo, ou d’absence du « MOI » ou plutôt de dissolution du « MOI » allait s’installer tout seul !!!
Alors que Gichin FUNAKOSHI et EGAMI sensei l’ont indiqué clairement, c’est l’essence même du karaté-do.
L’absence de données pédagogiques sur les pratiques à mettre en œuvre, des groupes et clubs, est-elle le reflet d’une ignorance ? D’une incompréhension ? ou autre ?
Comment un pédagogue peut-il passer à coté de liens clairs entre la pratique, le keiko, la technique etc et le MUSHIN ? Car les 3 premiers sont au service de l’état de transparence.
Si ces liens existent, pourquoi n’est-on pas capable d’expliquer la forme et les contenus pédagogiques permettant de s’installer durablement dans l’état du non égo (immobilité de l’esprit) ?
Je vous laisse y réfléchir, et me répondre, en tout cas j’ai mes idées sur la question que je vous ferais partager dans quelques semaines.
Je voulais souligner que l’on trouve le même vide dans les livres ou sur les sites sur un sujet aussi essentiel, que les liens entre la forme technique (un gedan barai par exemple), l’énergie (son installation, sa circulation), et l’attitude corporelle (anatomie, physiologie).
J’espère pouvoir donner, avec votre aide, de réels contenus pédagogiques sur ces 2 sujets cruciaux !!! Pour tout enseignants
Car il est dommage, de voir sur tous les sites, le même historique, remanié à la « sauce » de chacun ! Des lexiques etc. Mais l’essentiel est absent.
Gil SERRE